La traçabilité au bénéfice de la biodiversité : l’exemple de La Phocéenne de Cosmétique

Depuis sa création il y a 27 ans à Salon de Provence, La Phocéenne de Cosmétique s’est développée en France et à l’international, en misant sur des produits de qualité, d’origine naturelle.
Animée par des valeurs de transparence, de respect et d’exemplarité, et reconnue pour ses engagements historiques en matière de développement durable, l’entreprise s’est naturellement intéressée à son impact sur la biodiversité. Sous l’impulsion d’Azulis, avec qui elle partage ce même ADN tourné vers la RSE, la Phocéenne a notamment pris part à un programme dédié à la mesure de l’empreinte biodiversité. Éclairage avec Éric Renard, son fondateur et Sophie Dartois, sa responsable RSE.

La Phocéenne de Cosmétique regroupe trois marques : le Petit Olivier, Lovéa et les laboratoires Vendôme. Présent dans plus de 60 pays, le groupe a su se faire une place de renom, premier savonnier de France et PME la plus importante du rayon cosmétique. Un succès que son fondateur, Éric Renard explique avant tout par le choix de miser sur des produits naturels faits en France, et d’incarner des engagements profonds et des valeurs éthiques : « nous attachons une grande importance à travailler des formulations les plus naturelles possibles. Un défi particulièrement complexe pour nos équipes R&D, souligne-t-il. Nous avons banni de nos produits presque tous les dérivés de la pétrochimie ». En témoigne la charte de formulation exigeante signée en 2019 par le groupe, fixant un objectif d’un minimum de 95 % d’ingrédients d’origine naturelle. Dans la même logique, la Phocéenne s’interdit d’utiliser des produits dérivés d’animaux, à l’exception des produits de la ruche.

Des projets et des partenariats emblématiques pour préserver la biodiversité

À travers différents projets d’envergure et des partenariats publics et privés, la Phocéenne de Cosmétique agit en faveur de la préservation les écosystèmes terrestres et aquatiques. « Ces projets sont ancrés dans les valeurs de la Phocéenne. S’engager sur la protection de la nature est une conviction qui nous anime depuis la création de l’entreprise, explique son fondateur. En tant que PME française, nous avons à cœur de développer des projets à taille humaine, de nous engager à la fois sur notre territoire et dans les pays avec lesquels travaillent nos marques ».

Depuis 2010, Le Petit Olivier possède son propre moulin à huile d’olive dans le Gard. Une huile qui entre dans la composition d’un grand nombre des formules cosmétiques de la marque. L’ensemble du domaine est entretenu à travers une agriculture biologique, pensée pour favoriser et protéger la biodiversité. Le projet permet aussi d’incarner l’engagement de la marque en faveur de l’économie circulaire : la margine et le grignon, résidus nobles issus de la transformation des olives du moulin, sont utilisés pour nourrir les sols de l’oliveraie et entrent dans la formulation de certains produits cosmétiques.

Lovéa, la deuxième marque du groupe, soutient depuis 2019 l’association Océania en Polynésie française pour préserver la biodiversité marine et plus particulièrement, sauvegarder les baleines à bosse.

Autre exemple emblématique : le « village solaire », créé en 2017 par Le Petit Olivier et une enseigne de la grande distribution pour créer une filière d’argan durable, tout en soutenant l’autonomisation des femmes de la région d’Essaouira. « Nous avons encore renforcé ce projet en 2023 avec la création d’une pépinière pour faciliter le reboisement de l’arganier en agro-écologie et en associant des arbres d’arganiers avec des plantes aromatiques médicinales, ce qui permet de restaurer la biodiversité et notamment attirer les pollinisateurs », explique Sophie Dartois.

Pour Éric Renard, ces projets montrent la volonté du groupe de trouver des solutions innovantes et responsables. « C’est en travaillant en réseau, au travers de projets public-privés que nous pourrons trouver des solutions pérennes pour la protection de la nature ».

La mesure de la biodiversité

Dans le cadre de sa participation auprès de la Phocéenne de Cosmétique, Azulis Capital a proposé à la PME de prendre part à une étude d’empreinte, pilotée par CDC Biodiversité, afin de mesurer la pression de son activité sur les écosystèmes terrestres et aquatiques. 

« Ce projet nous a permis de prendre du recul sur notre impact, souligne Eric Renard. L’accompagnement d’Azulis Capital pour nous mettre en relation avec d’autres entreprises de son portefeuille contribue à nous aider à mesurer nos progrès. »

Parallèlement à ce projet, la Phocéenne a réalisé son bilan carbone. Pour la responsable RSE de La Phocéenne de Cosmétique, mener simultanément ces deux analyses s’inscrit dans une volonté du groupe de structurer la démarche RSE. C’est cette ambition qui est également à l’origine de son recrutement en 2022. « L’ambition est de structurer la démarche climat et biodiversité, en formant les équipes et en travaillant avec nos partenaires. Un tel recrutement démontre également le rôle majeur que joue la RSE pour la PME ».

Concrètement, l’analyse a abouti à des données chiffrées et plusieurs enseignements clés pour l’entreprise. « La mesure d’empreinte biodiversité a montré que 80 % de notre impact sur la biodiversité est lié à l’approvisionnement des matières premières qui entrent dans la composition des produits cosmétiques, et notamment à l’usage des sols et à l’utilisation de l’eau », explique Sophie Dartois. Des résultats qui ont naturellement incité le groupe à s’intéresser de près à ses chaînes d’approvisionnement et à constituer une trajectoire biodiversité fondée sur la traçabilité.

Du champ au flacon : optimiser la traçabilité de la chaine d’approvisionnement

« Il est très difficile pour une entreprise de cosmétique de remonter les chaînes d‘approvisionnement jusqu’aux terres agricoles », souligne la responsable RSE. Cette traçabilité se révèle particulièrement complexe dans les filières de matières premières exotiques, telles que l’huile de coco ou l’huile de palme, produites en Asie du Sud, Amérique latine ou Afrique. Mais, difficile n’est pas impossible… Et c’est la mission que s’est donnée La Phocéenne de Cosmétique.

Concrètement, ces résultats ont conduit la Phocéenne à renforcer certains axes de progrès, à savoir : accentuer la formation au sein des équipes R&D, RSE et Supply chain sur les filières à forts enjeux environnementaux et sociaux comme la coco, le karité ou encore l’huile de palme, ainsi que définir des trajectoires d’amélioration en collaboration avec les partenaires à l’étranger.  

Il s’agit également de favoriser des approvision­nements locaux. « Nous continuons également d’innover sur des formules plus locales, comme c’est le cas avec l’huile d’olive, par la valorisation des déchets des olives du moulin du Petit Olivier par exemple », complète Éric Renard.  

Et la Phocéenne de Cosmétique ne s’arrête pas là puisque c’est jusque dans la salle de bain qu’intervient la démarche de progrès. Le groupe agit pour davantage sensibiliser les consommateurs sur les packagings ainsi que sur les usages de l’eau.

La biodiversité constitue ainsi un sujet éminemment complexe qui imprègne toute l’activité de production et commercialisation des produits cosmétiques : des terres agricoles jusqu’au consommateur final. Contribuer à l’émergence de méthodologies robustes au service de la mesure et de la mise en œuvre de trajectoires de préservation et de restauration des écosystèmes se révèle ainsi bien plus qu’un axe d’innovation pour la Phocéenne de Cosmétique : c’est une mission au cœur de son ADN.

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